Le Pacs : pour une union plus libre ?

Photographie d'illustration

Avec l’augmentation du nombre de divorces, le Pacs représenterait une alternative moins contraignante qu’un mariage. Il est même de nos jours perçu comme une solution plus attrayante, plus légère. Petit tour d’horizon sur la question.

Établi très facilement entre deux personnes, le Pacs est un contrat bien moins engageant qu’un mariage traditionnel. « Le poids du Pacs n’est pas du tout le même que celui d’un mariage, déclare Patrick Ange Raoult, psychologue clinicien et maître de conférences à l’université de Grenoble-Alpes. C’est un contrat néolibéral qui peut se signer à deux, sans chichis. Il a été créé pour répondre à une demande de notre société actuelle : très facile à établir mais aussi à défaire. » 

Évolution des mœurs

L’idée derrière un Pacs n’est pas forcément de s’engager pour la vie, contrairement au mariage, qui garde une symbolique forte, une promesse faite à l’autre. Mais le nombre de divorces, en constante augmentation ces dernières années, tend à démontrer que cet engagement n’est pas une réussite et ne colle plus vraiment avec la société telle qu’elle est aujourd’hui. « La durée moyenne d’une relation se situe entre trois et cinq ans ; les couples se séparent en ayant des enfants en bas âge et chacun des partenaires refait sa vie. Cela implique des familles modifiées, recomposées, sans compter les familles mono ou homoparentales… Autant de schémas divers et variés qui nous montrent que la famille hétéroparentale avec des parents mariés à vie n’est plus la seule norme », analyse le psychologue. Pour ces familles, le Pacs a comblé une attente, leur permettant de s’engager dans une vie de couple moins formelle.

Fuite des problèmes

L’autre explication de l’augmentation du nombre de Pacs, d’après Patrick Ange Raoult, vient de l’évolution des individus dans la société consumériste actuelle. « On ne veut plus de contraintes aujourd’hui. C’est soit “cela fonctionne car le partenaire nous convient”, soit “on en change à la moindre difficulté”. Le Pacs, qui n’est pas un engagement à vie, convient bien pour une rupture facile, en évitant aux couples les lourdeurs d’un divorce. » Ce phénomène démontre le côté immature de l’individu d’aujourd’hui, qui peut facilement changer de relation sans chercher à affronter les problèmes. « À l’ère d’Internet et des sites de rencontres, tout cela est davantage facilité », selon le psychologue.

Rester soi-même

Le Pacs a apporté une flexibilité dans la vie des individus qui souhaitent établir un lien sans pour autant se lier de manière formelle par un mariage, qu’il soit civil ou religieux. Pour Patrick Ange Raoult, il signe aussi une évolution sociétale, car pour lui on peut ainsi remarquer que « la famille n’est plus le socle de base de la société » : « Auparavant, la famille était le noyau de base, l’élément essentiel qui faisait référence. Aujourd'hui, l’individu fonctionne de manière plus individuelle et le Pacs est un outil juridique qui apporte une réponse à ce changement sociétal. »

Rupture du Pacs : une lettre suffit

Établi pour entamer une vie commune, pour des raisons matérielles ou fonctionnelles aussi, comme les impôts ou une mutation professionnelle, le Pacs offre de nombreuses dispositions similaires au mariage. Il reste néanmoins très facile à rompre. En effet, si les deux partenaires ont décidé d’un commun accord de rompre leur Pacs, une simple lettre envoyée en recommandé avec accusé de réception à la mairie ou au notaire où a été réalisé le contrat suffit pour le dissoudre.