Les grandes clés de la réorganisation en solo

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Le repli sur soi est le plus grand danger qui guette les « séparés ». Pour l’éviter, une reconstruction de son quotidien en solitaire s’impose. Travailler sur son bien-être et se créer de nouveaux repères devient alors urgent pour retrouver sa positivité.

Que la séparation ait été choisie ou subie, les mois qui la suivent sont emplis d’un imparable sentiment de solitude. Si le temps est bien sûr à l’introspection ­­– nécessaire pour digérer la rupture, se refermer risquerait d’empirer la situation.

Se créer de nouveaux repères

Nouvel environnement, nouvelles habitudes, cette vie qui redémarre en solo doit avoir un cadre agréable. Si la séparation a induit un déménagement, il est impératif de rapidement investir les lieux. Personnaliser ce nouvel espace de vie pour mieux l’apprécier, telle est la clé. Si l’on a gardé le domicile conjugal, le conseil reste valable. Une nouvelle déco, une réorganisation des meubles, un grand tri dans ses affaires, se réapproprier un environnement familier est possible. Au quotidien, on se lève un peu plus tôt que d’habitude pour faire du sport, on sort le soir lorsque les enfants ne sont pas là. Il s’agit de construire un quotidien qui nous ressemble.

Et pourquoi pas de nouvelles activités ?

Maintenant que l’emploi du temps n’est plus partagé et qu’il s’en trouve donc allégé (fini les sorties avec les collègues du conjoint, par exemple), il peut accueillir de nouvelles activités. C’est le moment ou jamais de s’inscrire au cours de dessin qui faisait envie depuis longtemps, de sortir avec des amis (et même de lier de nouvelles amitiés), de retrouver le chemin de la salle de sport… Une nouvelle activité permet de se fixer des objectifs et booste la confiance en soi.

Un nouvel intérêt pour soi-même

La vie de couple est ainsi faite qu’on a parfois tendance à s’oublier un peu. On fait passer l’autre avant soi. On ressent moins le besoin de se faire plaisir… Se réorganiser en solo, c’est aussi bloquer du temps pour prendre soin de soi. Ce sont des choses qui font du bien. Il est fortement conseillé de renouer avec ses passions. Si l’on aimait aller assister à des concerts, pourquoi s’en priver ? Si l’on aimait lire pendant des heures, pourquoi ne pas s’y adonner de nouveau ?

Œuvrer à sa positivité

Tout cela est évidemment plus agréable lorsque l’on appréhende cette réorganisation en solo de manière positive. Le nouveau quotidien doit être stimulant. Le but est de redonner du sens à sa vie. Si cela n’est bien entendu pas possible tout de suite après la rupture, il est souhaitable de tendre petit à petit vers davantage de positivité et apprendre à savourer une nouvelle habitude, le calme, la perspective d’un dîner entre amis. Félicitez-vous d’avoir échappé à une obligation pénible. Vous reprendrez alors votre vie en main avec joie et panache.

L’avis de l’expert

« Il est souvent plus difficile après une rupture de fréquenter des couples. La solitude n’en est que plus évidente, et les autres couples étant ceux que l’on fréquentait avant –¬ lorsqu’on était en couple soi-même –, le sentiment de perte peut se révéler particulièrement intense. Sortir entre célibataires, et sortir tout court, peut avoir des vertus. Cela permet de gérer la peur de la solitude pour certains, de se réassurer narcissiquement en testant de nouveau son pouvoir de séduction pour d’autres, ou d’avoir le sentiment de se reconstruire en passant très rapidement à une nouvelle relation amoureuse… Reprendre une vie sociale aide à ne pas ruminer un sentiment d’abandon dans son coin et, entre autres choses, à trouver des sources de plaisir malgré la douleur. Le tout est de ne pas croire que ce sont les autres qui vont guérir notre chagrin. Les proches sont là pour accompagner sans brusquer, comme on reste aux côtés d’un blessé dont les plaies sont encore à vif. »

Catherine Audibert, psychologue et psychanalyste