Les cinq étapes du deuil amoureux

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Quels que soient l’âge, le sexe ou le nombre de relations vécues, le processus de deuil amoureux est un passage douloureux mais salutaire. Du déni à l’acceptation, respecter chacune de ses étapes est une clé pour s’en sortir.

Une rupture est un événement traumatisant, qui s’accompagne souvent d’un sentiment d’échec, parfois d’un sentiment de rejet. Avec elle, il faut en plus appréhender l’absence de l’autre, accepter que du jour au lendemain tous ses repères sont chamboulés (lieu de vie, organisation du quotidien…). On doit se réinventer seul et retrouver la confiance en soi et en l’avenir ; un cheminement vertigineux mais heureusement possible. La condition ? Passer par toutes les étapes du deuil amoureux.

1. La phase de déni, un choc qui paralyse

Lorsqu’on a vécu plusieurs mois ou années avec une personne que l’on a aimée (et que l’on aime peut-être encore), accepter que l’histoire est bel et bien finie est de but en blanc impossible. Qu’on ait vu ou non venir la rupture, cette dernière s’accompagne immanquablement d’un état de choc. On se sent comme anesthésié, l’esprit embrouillé, incapable de se projeter dans cette nouvelle vie en solo. C’est une phase normale, qui ne durera évidemment pas. Elle est le signe qu’on n’est pas encore prêt à accepter ce qui arrive. Il est d’ailleurs fréquent, pendant cette période, d’envisager des scénarios de réconciliation qui feront que la vie reprendra son cours comme avant.

2. La (saine) colère

Dans une situation de rupture, trouver un coupable a quelque chose de rassurant. Selon le cas et le moment, on en veut à l’autre, on en veut à soi-même, on en veut à l’entourage qui n’agit pas tel qu’on le voudrait ou qui ne semble pas mesurer l’ampleur du chagrin que l’on ressent et nous encourage à tourner la page. C’est le temps de la révolte et de la perte de contrôle. La colère, tant qu’elle ne dépasse pas certaines limites (harceler un ex…), est saine. Il faut que ça sorte !

3. Le marchandage : « Si je fais ceci, il regrettera… »

Durant la phase de marchandage, chacun tentera de négocier avec la réalité. Il va s’agir de tout faire pour que l’autre nous regrette et change d’avis si c’est lui qui est parti. Concrètement, on prend de nouveau soin de soi, on fait tout pour obtenir la promotion qui nous fera briller professionnellement… On fait ce qu’il faut pour briller aux yeux de l’autre et on s’arrange pour faire passer les informations. Au bout du compte, cela ne le fera pas revenir, mais c’est une phase d’action qui va dans le sens de ce qui est bon pour nous. N’est-il pas positif de se sentir séduisant et performant dans son travail ? 

4. La dépression, une autre façon d’évacuer

La troisième étape est suivie d’un temps d’une profonde tristesse. C’est un moment où l’on peut être amené à s’en vouloir, à se dire qu’on ne trouvera plus jamais l’amour. On sent son estime de soi partir en fumée. Cette étape du deuil amoureux est aussi le temps du retour en arrière pendant lequel on peut être nostalgique ou se dire qu’on aurait dû faire ou ne pas faire certaines choses, que la relation n’aurait pas volé en éclats si on avait tout bien fait. Comme la colère, la tristesse est aussi une manière d’évacuer la souffrance. Le moral est au plus bas, mais il reviendra.

5. L’acceptation : enfin, on renaît !

Vient enfin le moment où l’on accepte la rupture amoureuse. Le niveau de tristesse baisse. Lorsqu’on réfléchit à cette histoire d’amour qui s’est arrêtée, on a les idées plus claires. On est capable d’analyser les raisons pour lesquelles elle a pris fin. On arrive même à se dire que c’est mieux ainsi. Et puis l’on pense moins souvent à l’autre ; on ne le hait d’ailleurs plus et on ne lui attribue plus 100 % des torts. C’est le moment de profiter pleinement dans cette nouvelle vie en solo et de se redécouvrir soi-même, en étant forcément un peu différent d’avant.

L’avis de l’expert

« On oublie trop souvent qu’il faut du temps pour toute chose (pour se former à un métier, pour trouver sa place dans la vie…). Il faut du temps pour se remettre d’une rupture. On avait misé beaucoup sur cette relation. On avait fondé des tas d’espoirs en elle. L’autre remplissait un espace physique et un espace psychique qu’il va falloir combler avec de nouvelles choses (nouveaux attachements, nouveaux désirs, nouveaux rêves). Se dire que tout va bien tout de suite est un leurre. Si l’on ne fait pas le travail de deuil, en en respectant toutes les étapes, le chagrin reviendra. Parfois, on a besoin de les brûler ces étapes, bien sûr. On ne peut pas s’enfoncer dans un deuil amoureux quand on a des enfants à élever ou une échéance professionnelle importante. Mais tôt ou tard, cela nous rattrape. Quand les enfants sont chez l’ex-conjoint ou au moment des vacances, par exemple. Heureusement, ce qui est inéluctable aussi, c’est qu’à un moment on se remet de la rupture. Il faut se faire confiance et prendre le temps. »

Patricia Delahaie, auteure de Comment guérir du mal d’amour (Leduc.s)