Maladies redoutées : ce qu’il faut savoir

Maladies redoutées

Alzheimer, Parkinson ou AVC : chacun d’entre nous craint à juste titre ces maladies, qui touchent un nombre de plus en plus élevé de personnes à travers le monde. Des plans de lutte nationaux et internationaux en font un enjeu sanitaire majeur et tentent de définir les moyens d’action pour les endiguer. Comprendre leur typologie, leur évolution et les avancées scientifiques permet d’en mesurer l’ampleur et leur impact sur la qualité de vie.

LES PRINCIPALES MALADIES REDOUTÉES

Plus d’une centaine d’affections graves sont répertoriées par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), laquelle distingue les maladies transmissibles (comme le sida) de celles qui ne le sont pas.

 

Définition

Les maladies redoutées englobent toutes les pathologies graves non transmissibles, de longue durée, qui ont des répercussions sur la qualité de vie des patients, qu’il s’agisse de leur quotidien, de la fréquence des soins, des relations avec leurs proches ou de l’impact psychologique qu’elles induisent.

 

Les principales maladies redoutées 

Les maladies cardio-vasculaires (MCV), neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, etc.) et les cancers sont, avec le diabète, les principales causes de décès selon l’OMS. Quelques chiffres permettent de mesurer leur ampleur en France : 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, près de 200 000 souffrent de celle de Parkinson et 100 000 sont touchées par la sclérose en plaques. 500 000 ont subi un AVC (accident vasculaire cérébral) et 350 000 nouveaux cas de cancers sont décelés chaque année. (Source : Fédération pour la recherche sur le cerveau.)

Typologie, caractéristiques cliniques, évolutions et avancées scientifiques sont abordées dans cet article pour les pathologies lourdes les plus fréquentes.

LES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES (MCV)

Première cause de décès (31 % de la mortalité mondiale totale), souvent liées à une hygiène de vie néfaste et touchant plutôt les milieux défavorisés, les MCV correspondent à des troubles des vaisseaux sanguins, qui sont d’origine cardiaque quand elles affectent les vaisseaux alimentant les muscles cardiaques (artères coronaires, ventricules, aorte, oreillettes) ; d’origine cérébrale quand elles touchent les vaisseaux alimentant le cerveau (artère bouchée ou rompue irriguant le cerveau). Les infarctus et les AVC sont la conséquence du blocage d’une artère, très souvent provoqué par un dépôt gras sur les parois internes des vaisseaux ou un caillot empêchant l’alimentation sanguine des organes. Un danger grave et imminent menace alors le cœur ou le cerveau.

Les principaux facteurs de risque 

Les causes premières de la survenue des MCV sont la mauvaise alimentation (trop grasse, trop sucrée, trop salée), la sédentarité (manque d’activité physique quotidienne), le tabagisme et la consommation déraisonnable d’alcool. Le diabète, l’hypertension et le stress constituent d’autres facteurs aggravants. Les MCV représentent la première cause de décès chez la femme (huit fois plus de décès que le cancer du sein).

L’urgence est considérée comme absolue dès les premiers symptômes (douleurs au thorax, difficultés respiratoires, palpitations et, pour les femmes, troubles digestifs et nausées).

Des brochures et informations préventives sont disponibles sur le site de l’OMS et sur celui de la Fédération française de cardiologie https://www.fedecardio.org/categories/reduire-le-risque-cardio-vasculaire.

LES MALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES (MND)

Les avancées remarquables en neuro-imagerie et en neurophysiologie permettent de diagnostiquer avec certitude la grande majorité de ces maladies. Cause majeure de dépendance et d’hospitalisation, leur pathologie diffère selon qu’elles sont d’origine cognitives (Alzheimer), motrices (sclérose en plaques) ou neuromotrices (Parkinson ou démence à corps de Lewy).

 

La maladie d’Alzheimer

Première cause de dégénérescence neurologique, cette pathologie affecte la pensée par une dégradation des facultés de compréhension, de mémoire, de raisonnement et de jugement. Elle évolue du stade initial qui révèle les premiers symptômes (perte de mémoire, inversion de mots, oubli des tâches habituelles, etc.) au stade sévère (perte totale d’autonomie et dégradation de la mémoire avec impact sur la parole, la déglutition, etc.). Cette dégénérescence, assez rapide, est due à une mort progressive des neurones du système nerveux central (cortex et hippocampe, principalement). Elle se distingue de la démence sénile qui est une conséquence du vieillissement (et non de la destruction) des neurones. Si aucun traitement actuel n’endigue le processus, une prise en charge globale en ralentit les symptômes : médicaments, stimulation intellectuelle, ateliers de mémoire.

 

La démence à corps de Lewy (DCL) 

Maladie de démence neurodégénérative la plus fréquente après celle d’Alzheimer, la DCL est due à une accumulation anormale d’une protéine (alpha-synucléine) à l’intérieur des cellules nerveuses. Cette accumulation entraîne un dépôt qui interrompt les informations transmises au cerveau. Les facultés motrices et cognitives sont gravement atteintes (provoquant démence, tremblements, hallucinations visuelles, chutes fréquentes, etc.) L’évolution de la maladie est plus rapide que celle d’Alzheimer ou de Parkinson. Seuls des traitements symptomatiques améliorent l’état du malade — notamment concernant les hallucinations —, mais n’enrayent pas la progression de la maladie.

 

La maladie de Parkinson 

Comme celle d’Alzheimer, la maladie de Parkison touche le système nerveux central, plus particulièrement un neurotransmetteur, la dopamine, dont la production et la circulation sont diminuées, entraînant une mauvaise communication entre les cellules nerveuses. La maladie évolue généralement en cinq stades, de la lenteur des mouvements aux tremblements (stades 1 à 3), aux aggravations motrices et cognitives limitant progressivement l’autonomie (stade 4), jusqu’à la rigidité complète des membres rendant la marche impossible et la perte complète de l’autonomie (stade 5). Les plus de 70 ans sont les plus atteints, les hommes davantage que les femmes. Des traitements innovants sont en cours depuis quelques années : outre les médicaments, la neurochirurgie et la pose d’électrodes donnent des résultats efficaces dans la stimulation cérébrale.

 

La sclérose en plaques (SEP)

Maladie auto-immune (c’est le nom qu’on donne aux pathologies dues à une action anormale du système immunitaire), la SEP attaque la myéline (membrane qui protège les fibres nerveuses) et altère le système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerfs optiques), ce qui empêche la circulation de l’information (processus de démyélinisation). Les symptômes sont très variables d’un individu à l’autre et fluctuants d’un moment à l’autre, ayant un impact sur la motricité et les capacités cognitives. Elle touche dès 30 ans en moyenne (et plus souvent les femmes). Plusieurs traitements médicamenteux améliorent considérablement la qualité de vie sans pour autant guérir.

 

Les avancées scientifiques en matière neuronale

L’étude et la compréhension du fonctionnement du cerveau humain sont l’un des vrais défis du millénaire. Les progrès extraordinaires de l’imagerie médicale permettent des avancées énormes dans la connaissance de ce complexe réseau (environ 100 milliards de neurones reliés par des millions de kilomètres de connecteurs entraînent une centaine de milliards de connexions). Étudier pour comprendre, comprendre pour soigner, tel est l’objet des neurosciences, qui permettent d’établir un diagnostic précoce des MND en dressant des tableaux cliniques, en identifiant les facteurs génétiques et en développant des innovations thérapeutiques. Certaines, à l’étude sur les souris, consistent en une implantation de neurones sains pour remplacer ceux détruits par la maladie ; l’essai, concluant, ouvre des perspectives spectaculaires pour les malades.

LES CANCERS

Le cancer est un terme générique qui s’applique aux maladies dont les cellules deviennent anormales (tumorales). Lorsqu’elles prolifèrent et atteignent d’autres organes, elles sont appelées métastases. Vieillissement de la population et amélioration des techniques de dépistage augmentent de facto le nombre de cas de cancers décelés chaque année.

 

Typologie vulgarisée des cancers

Les cancers solides représentent 90 % des cancers. Ils concernent les tissus sous toutes leurs formes : seins, intestins, muqueuses, os, cartilages, etc.

Les cancers sanguins regroupent les leucémies (sang et moelle osseuse) et les lymphomes (ganglions, rate, foie, etc.)

Les cancers disséminés migrent de leur point de départ et envahissent les autres organes en passant par le sang ou la lymphe.

Les cancers secondaires sont les conséquences des traitements initiaux de lutte contre le cancer. C’est la raison pour laquelle une approche thérapeutique personnalisée fait partie de la recherche contre le cancer.

 

Les causes

Aux facteurs génétiques propres à chaque individu s’ajoutent trois autres facteurs :

– physiques (exposition aux radiations ou ultraviolets) ;

– chimiques (fumée du tabac, amiante, arsenic, etc.) ;

– biologiques (bactéries ou virus).

 

Les facteurs de risques 

Le tabac est la première cause de cancer. La surcharge pondérale, l’alimentation pauvre en fruits et en légumes et le manque d’exercice physique sont des facteurs aggravants.

 

Les dernières recherches en cancérologie

Même s’ils peuvent ne pas paraître assez rapides, les progrès qui ont été faits en matière de recherche et de thérapie sont impressionnants, et ce en l’espace d’un demi-siècle seulement. Parmi tous les travaux et essais en cours dans le monde, l’immunothérapie est la plus prometteuse des avancées. Déjà en application dans le traitement de certains cancers, elle consiste à administrer au patient des substances qui stimulent les défenses immunitaires et fortifient les cellules saines pour les rendre plus résistantes face à la maladie. Cette technique, qui n’entraîne aucun effet secondaire (contrairement à la chimiothérapie), prolonge la durée de vie des patients. Elle a reçu le prix Nobel de médecine en 2018.

L’une des avancées les plus marquantes lors du dernier congrès international d’oncologie (ASCO 2019) est la mise au point de traitements très personnalisés qui permettent d’individualiser les thérapies et d’améliorer grandement la qualité de vie des maladies. Il en est ainsi d’un outil informatisé créé par l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, qui aide à définir, pour chaque patient, le traitement qui lui convient le mieux, voire, selon le cas traité, à écarter celui qui n’apporterait pas les résultats escomptés. Prendre soin des malades, apprendre de chacun d’entre eux, telle est la ligne de conduite des chercheurs et des oncologues.

Pour rappel, l’oncologie est l’étude des tumeurs, en particulier malignes.