Étudiants, santé et crise sanitaire : une situation qui se dégrade

Etudiante se tenant la tête devant son ordinateur.

En France, près d’un million et demi d’étudiants sont contraints de suivre leurs études de chez eux, loin des écoles et des universités. Et ce n’est pas sans conséquences sur leur santé, aussi bien physique que psychique. N’oublions pas que depuis le début de la pandémie, les étudiants sont toujours confinés en quelque sorte et la proportion de ceux d’entre eux qui souffrent de troubles dépressifs, d’anxiété et d’idées suicidaires a augmenté significativement. La monté de la pauvreté est également un indicateur clé pour comprendre leurs difficultés.

Des ressources limitées

Sur le plan financier, les étudiants ont beaucoup à souffrir de la crise et des mesures sanitaires qui en résultent. Compte tenu de la fermeture des bars, des restaurants et de nombreux magasins durant les périodes de confinement, les jobs d’appoint leur permettant de subvenir à leurs besoins et/ou de financer leurs études se sont faits plus rares. À cela s’ajoute une baisse bien visible des possibilités de stage, de contrat d’alternance ou d’embauche pour ces jeunes qui ne peuvent pas toujours bénéficier de certaines aides financières. La précarisation qui en découle a ainsi des effets directs sur leur santé. Dans leur budget serré, cette dernière est reléguée au second plan pour tenter de « joindre les deux bouts ». Consultations, soins et suivi médical sont bien souvent repoussés, ce qui n’est pas sans aggraver certaines pathologies.

Quelques dispositifs de soutien néanmoins

Malgré la possibilité de bénéficier de deux repas par jour pour 1 € dans les restaurants universitaires et la création d’un « chèque-psy » pour leur permettre de consulter un psychologue, psychothérapeute ou psychiatre, de nombreux étudiants se trouvent dans l’impasse, notamment sur le plan psychologique. Car la pression de la réussite des examens demeure, avec des conditions d’enseignement souvent dégradées et moins stimulantes.

Pour certains étudiants qui ne peuvent pas compter sur la solidarité familiale, amicale et sociale, la situation est encore plus précaire. Une fois l’ordinateur refermé, il n’y a plus rien que le silence de leur logement et un horizon en pointillés. Toutefois, rappelons que le reste à charge zéro est pleinement entré en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Il permet notamment aux étudiants d’accéder aux soins dont ils ont besoin (optique, dentaire, contraception…) et de limiter, in fine, leurs dépenses à condition qu’ils aient souscrit une complémentaire santé.

« En parler, c’est déjà se soigner. »

Fil Santé Jeunes, un service anonyme et gratuit à destination des jeunes de 12 à 25 ans, proposant une ligne d’écoute, 0 800 235 236, accessible 7 jours sur 7 de 9h à 23h, et le site Fil Santé Jeunes mettant à disposition de l’information, un forum, un tchat, et une orientation vers des structures d’aide.