Survivre à la mort de son enfant

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Voir partir son enfant avant soi est assurément l’une des épreuves les plus terribles de la vie. Si on peut se demander s’il est possible de s’en remettre réellement, il est certain qu’on peut apprendre à vivre avec.

Laissez-vous du temps

Perdre un enfant, c’est se sentir amputé d’une partie de soi-même. Même s’ils n’auraient rien pu faire pour éviter le drame (maladie, accident…), beaucoup de parents se sentent coupables, ont l’impression d’avoir failli dans leur rôle, de ne pas avoir su protéger leur enfant… Parce qu’il va à l’encontre du sens même de la vie, ce deuil, encore plus que les autres, prendra du temps (souvent plusieurs années). Le temps de passer à travers les différentes étapes d’un processus aujourd’hui connu : le choc, le refus, la colère, la dépression et enfin, un jour, l’acceptation.

Appuyez-vous sur vos proches

Pas facile de s’occuper de ses autres enfants dans ces moments de chagrin où l’on ne se sent pas toujours à la hauteur. Ne faites pas semblant de tout maîtriser, acceptez l’aide de vos proches (famille, amis) pour gérer le quotidien : conduire les enfants à l’école et à leurs activités, faire les courses, effectuer certaines démarches… Plus que les paroles des autres – parfois maladroites –, ce sont davantage leur présence et leur aide concrète qui vous seront d’un grand secours.

Exprimez votre souffrance

Extérioriser ses émotions est fondamental durant cette période. Vous avez besoin d’exprimer votre colère, votre culpabilité, votre détresse… Certains dessinent, d’autres écrivent dans un petit carnet ou choisissent de participer à un groupe de soutien. Le but n’est pas de remuer le couteau dans la plaie, mais d’évacuer progressivement l’immense charge émotionnelle liée à ce décès. Il est important aussi de parler du sujet en famille, de ne pas en faire un tabou : les enfants aussi ont besoin de se confier.

Acceptez votre singularité

Chacun réagit différemment face au deuil d’un enfant : évitez de vous comparer, de vous culpabiliser parce que vous ne vous comportez pas de la même façon qu’un autre parent qui vit ou a vécu la même situation. La manière dont vous faites votre deuil dépend aussi de celle dont vous avez perdu votre enfant (longue maladie ou accident brutal…), du moment de votre vie, de votre sexe (père et mère ne réagissent pas toujours de la même façon), de votre histoire personnelle… Acceptez votre singularité, votre cheminement personnel, ne vous laissez pas atteindre par les jugements des autres (« Tu pleures encore ? » ; « Tu t’actives trop ! »…). À chacun son rythme et sa façon de faire son deuil.

Construisez un lien intérieur avec votre enfant

Au début, vous aurez besoin d’avoir un lien extérieur avec votre enfant disparu : aller sur sa tombe, regarder des photos, voir ses copains… Au fil des années, un lien plus intérieur va se construire mais c’est un long parcours. Un jour, à l’image de ces parents qui ont réussi à faire ce cheminement, peut-être vous aussi pourrez vous dire : « Mon enfant est mort, mais il vit toujours en moi. »

Aides associatives

De nombreuses associations viennent en aide aux parents endeuillés par la mort de leur enfant, parmi lesquelles les trois suivantes.

     – Apprivoiser l’absence, qui propose depuis plus de 20 ans, des groupes de parole aux parents qui ont perdu un enfant (maladie, accident, suicide…). Cinq antennes sont ouvertes : Île-de-France, Grand Est, Grand Ouest, Grand Sud et Rhône Alpes.

     – Association nationale Jonathan Pierres Vivantes pour les parents et frères et sœurs endeuillés.

     – Parents désenfantés, qui organise depuis 30 ans des rencontres entre parents endeuillés. L’association est située en Belgique.