Remédier aux troubles dépressifs et somatiques liés au deuil

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Tristesse, pleurs, désespoir, culpabilité… Le processus de deuil est généralement caractérisé par des symptômes dépressifs, mais aussi parfois physiques. Paradoxalement, pour lutter contre ces troubles, la meilleure stratégie est parfois de ne pas lutter.

Ne pas lutter à tout prix contre son deuil

D’après Patrick Hardy, professeur de psychiatrie, les manifestations normales de deuil sont multiples, allant de la dépression à la colère en passant par la honte… Lutter contre ces troubles est tentant par peur d’inquiéter ses proches ou de passer pour quelqu’un de faible. Cependant, le deuil est un cheminement qui n’est ni rationnel ni linéaire. Accepter ses manifestations, laisser s’exprimer sa peine ou sa colère, par exemple, vous permettra d’évacuer vos émotions pour accepter la perte.

 

En parallèle, il est nécessaire de prendre soin de soi. Pour ce faire, veillez à respecter vos besoins élémentaires. Soyez attentif aux signaux envoyés par votre corps et faites-vous ausculter si vous souffrez, n’hésitez pas à ralentir votre rythme professionnel, accordez-vous des moments de détente et de repos, et consacrez du temps à des activités et des loisirs que vous aimez, mangez la nourriture qui vous fait envie…

Affronter les troubles dépressifs

Le deuil est ponctué par des envies de rester seul auxquelles se succèdent des besoins de se sentir entouré, soutenu. Le mot d’ordre ? Accueillez ces besoins sans culpabiliser. Lorsque sortir vous paraît insupportable, vous autoriser des moments de solitude vous permettra de mieux faire face à votre deuil. À l’inverse, solliciter régulièrement des personnes qui vous aiment et qui sauront vous accompagner est important lorsque la solitude devient pesante.

 

Les émotions du deuil ne demandent parfois qu’à être exprimées. Ne fuyez pas les films, séries et livres tristes. Profitez de ces moments pour vous lâcher, sans pour autant ressasser la mélancolie qu’ils peuvent inspirer. Allez contre les voix culpabilisantes qui vous assaillent parfois. Parlez de vos émotions quand vous le désirez mais ne vous forcez pas. Enfin, n’hésitez pas à lister les personnes qui vous aiment et sur qui vous pouvez compter.

Quand le deuil se ressent physiquement

Maux de tête, eczéma, reflux gastriques, chutes de cheveux, ballonnements : les troubles pouvant apparaître pendant la période de deuil sont nombreux. Le corps et la psyché sont intimement liés, le premier réagissant au stress et aux émotions que provoque le deuil sur la seconde. Les principales sphères concernées sont souvent la sphère digestive (ne dit-on pas que l’intestin est le deuxième cerveau ?) et la sphère cutanée (qui est très influencée par les hormones liées au stress).

 

D’après Alain Autret, neurologue, soigner un individu qui présente des troubles psychosomatiques nécessite que le patient soit convaincu qu’il n’est pas atteint d’une maladie au sens classique du terme. La personne doit par ailleurs accepter que ses symptômes sont le reflet de l’épreuve qu’elle est en train de vivre. Si cela est votre cas, une visite chez le médecin généraliste pourra vous aider à écarter la présence d’une éventuelle pathologie.

Quand consulter un professionnel de santé ?

N’hésitez pas à demander de l’aide à un psychologue ou à un professionnel de santé : – si vous sentez que surviennent des troubles psychologiques différents des symptômes dépressifs (obsessions, crises de panique…) ; – si vos symptômes dépressifs durent dans le temps ou sont accompagnés de pensées morbides ; – si au contraire vous ne présentez aucune émotion malgré votre proximité avec le défunt.