Reconstruire une famille après le décès d’un parent

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La perte d’un parent est une épreuve pour tous et une déflagration pour les enfants. Car, au-delà de la peine, c’est la structure même de la famille qui se trouve complètement remise en question. Il existe pourtant des moyens de rééquilibrer le foyer.

500 000 enfants de moins de 21 ans sont orphelins en France, de père ou de mère (et parfois même des deux parents). Dans la plupart des cas, l’enfant reste avec le parent dit « survivant » : 85 % des orphelins de père vivent avec leur mère, 62 % des orphelins de mère vivent avec leur père (selon une étude Drees datant de 2008). Sa vie matérielle et émotionnelle est complètement bouleversée et la famille irrémédiablement impactée.

Intégrer les étapes du deuil

Le deuil est une étape nécessaire pour les enfants et adolescents qui subissent la perte d’un parent, et il commence dès le décès. « Il n’est pas simple pour un adulte d’accéder à la vie psychique de l’enfant et de la comprendre, déclare Boris Charpentier, psychologue et psychothérapeute (www.paris-coaching-emotionnel.fr). Parce qu’il est parfois difficile pour nous en tant qu’adulte d’évoquer ce qui est douloureux, nous pensons à tort qu’il en va de même pour les enfants et qu’il vaut mieux éviter d’aborder ce qui nous perturbe avec eux. » C’est une erreur qui compromet le travail de deuil de l’enfant et peut affecter son développement psychologique. « Un enfant est capable d’apprendre la mort d’un proche. Il est nécessaire de le lui apprendre dès que possible et de lui parler des circonstances dans lesquelles le décès est survenu », explique le thérapeute.

Trouver un nouvel équilibre

L’enfant qui a perdu l’un de ses parents passe forcément par plusieurs états émotionnels selon sa personnalité, les circonstances de la perte de son parent, son environnement actuel mais aussi son âge. Il doit en outre généralement tâtonner avant de retrouver un nouvel équilibre : il est important de lui laisser suffisamment de temps pour traverser cette épreuve. Pour qu’un nouvel équilibre puisse s’installer, il est aussi primordial de repérer les freins psychologiques éventuels. « La culpabilité et l’angoisse d’abandon sont les deux émotions les plus communément ressenties par les enfants endeuillés », précise Boris Charpentier. La seule façon de l’aider à dépasser ces émotions négatives reste le dialogue. « Si l’enfant se sent responsable de la perte de son parent, il a besoin d’entendre que ce n’est pas sa faute. Il faut le lui exprimer clairement, conseille notre expert. Parallèlement, il a besoin d’entendre que des adultes sont là pour lui et subviendront à ses besoins. Il doit aussi être rassuré sur le fait que les autres membres de la famille sont à l’abri du danger. » Cette réassurance est le gage d’un apaisement réel et durable.

La thérapie familiale : quand et pourquoi ?

Quand les mots sont trop difficiles à trouver pour les adultes, le recours à un tiers professionnel peut être une aide. De même, quand l’enfant s’enferme dans sa peine et n’arrive plus à l’exprimer, quand son comportement change et des difficultés se font sentir à l’école, il ne faut pas tarder à consulter. Le but de la thérapie familiale est de libérer la parole de tous les membres de la famille, pour que l’enfant ne porte pas seul le lourd poids du deuil.