L’enterrement : obligations, interdictions et coutumes
L’organisation d’un enterrement est une épreuve pour la famille du défunt, d’autant plus qu’un grand nombre de questions se posent à ce moment-là. Point complet sur ce que la loi exige et interdit.
Enterrement : quelles sont les obligations ?
Les soins de conservation du corps du défunt (qui ont pour objectif de suspendre le processus de décomposition pendant une durée limitée) sont obligatoires s’il doit être transporté à l’étranger. Si ce n’est pas le cas, ils sont facultatifs mais recommandés quand la famille prévoit de se recueillir à domicile. Pour une inhumation ou une crémation, il est nécessaire d’acquérir un cercueil, qui peut être en bois mais aussi en carton. En cas de crémation, il est également indispensable de prévoir une urne, qui doit être hermétique et suffisamment grande pour contenir les cendres. En dehors de ces aspects, le choix de l’urne est libre. Si vous voulez transporter une urne funéraire à l’étranger, cette dernière doit être scellée et il vous faudra obtenir une autorisation de la préfecture et du pays de destination. En revanche, nul n’est besoin de mettre un caveau, une pierre tombale, une stèle. Ces éléments sont facultatifs. Dernier impératif : pour des funérailles, l’utilisation d’un corbillard pour le transport du corps, effectuée par les pompes funèbres.
Funérailles : qu’est-ce qui est interdit ?
Certaines personnes souhaitent enterrer leur proche avec des objets qui leur étaient chers. Mais attention, il n’est pas possible de mettre tout et n’importe quoi dans un cercueil. Il est interdit d’enterrer certains objets, dangereux ou encore inflammables, avec la personne défunte. Certaines communes interdisent les objets non biodégradables (en plastique, électroniques...). Il est également interdit d’enterrer ou d’organiser une crémation pour une personne défunte ayant une prothèse fonctionnant à piles (pacemaker...). Cette dernière doit être retirée avant inhumation ou crémation.
Côté crémation, la loi de décembre 2008 réglemente strictement la destination des cendres funéraires. Il est proscrit de conserver une urne à domicile. Une urne peut être inhumée dans un caveau familial ou inhumée au columbarium (monument funéraire au-dessus du sol et composé de niches pour accueillir les urnes). Les cendres peuvent également être disséminées dans un lieu de dispersion des cendres présent dans les cimetières des communes de plus de 2 000 habitants ou dans la nature, à condition dans ce dernier cas de respecter quelques règles : la dispersion doit être effectuée loin des maisons, à plus de 300 mètres du rivage si elle a lieu en mer. Si les cendres sont dispersées sur une propriété privée, le propriétaire doit avoir donné son accord et garantir à la famille un accès libre perpétuel au lieu.
Le respect des coutumes, dans le respect de la loi
Les coutumes dépendent bien évidemment de la culture et de la religion de la famille concernée par un deuil. Les funérailles catholiques sont les plus fréquentes en France. Traditionnellement, une veillée funéraire peut être organisée, mais elle est de moins en moins courante. Il est d’usage de faire un don à la paroisse selon ses moyens. Lorsque le cercueil est descendu, les personnes présentes jettent souvent un peu de terre, des fleurs, des lettres... De façon traditionnelle, la famille et les amis sont souvent conviés à une collation ou à un repas après l’enterrement.
Le rituel musulman tout comme le rituel juif prévoient un enterrement sans cercueil, à même le sol. En France, il est obligatoire de se faire enterrer dans un cercueil. Il n’y a souvent pas de fleurs et de couronnes lors d’un enterrement juif. Il est plutôt d’usage de donner de l’argent à la synagogue. Traditionnellement, dans le rite orthodoxe, en Orient surtout, le corps est porté à l’église, cercueil ouvert, un linge recouvrant le visage de la personne défunte. En France, une dérogation est exigée pour procéder à un tel rite.
Des funérailles écologiques
Des funérailles plus vertes, c’est possible. Il convient déjà d’éviter les cercueils en bois et les produits de finitions toxiques (colle, vernis...). Le plus écologique est le cercueil en carton. Du côté des urnes, il est préférable de privilégier des récipients élaborés avec des matériaux naturels (carton, amidon...) ou biodégradables. Enfin, faites l’impasse sur les soins chimiques de conservation du corps qui entraînent l’absorption de produits chimiques par les sols et les eaux lors de la décomposition et optez plutôt pour des alternatives écologiques (stèle en bois, plantation d’arbre...) à la pierre tombale.