Le rôle du psychologue d’entreprise en cas de décès

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Le deuil est bien souvent une affaire privée, qui se vit à l’intérieur du foyer. Toutefois, subir le décès d’un proche a forcément des répercussions sur la vie professionnelle. Quel rôle peut alors jouer le psychologue d’entreprise ?

Difficile de poursuivre normalement le cours de sa vie quand on est touché par le deuil. Pourtant, la reprise du travail est souvent nécessaire tant sur le plan financier qu’émotionnel. Ce retour peut s’effectuer quelques jours ou quelques semaines après la perte du proche. Néanmoins, il sera d’autant plus aisé pour l’endeuillé et pour son environnement professionnel (collègue, hiérarchie, équipe) si un tiers, comme le psychologue du travail, peut jouer un rôle de soutien.

Qu’est-ce qu’un psychologue d’entreprise ?

Le psychologue du travail a une action plurielle ; une bonne partie de ses prérogatives l’amène à s’inscrire dans le bien-être du salarié. Il peut intervenir pour libérer la parole, aider à régler les conflits, prendre connaissance d’une situation de mal-être. Même s’il est plus rarement confronté au deuil que peut vivre n’importe quel employé d’une entreprise, ses fonctions lui permettent d’assurer un soutien non négligeable durant cette période difficile. Il ne peut pas s’inscrire sur le long terme comme un psychologue clinicien (une thérapie peut être utile en parallèle), mais son action sur le court terme, notamment lors du retour en entreprise, est une aide dont il serait dommage de se priver. Le psychologue du travail est également un référent de poids en cas de décès dans l’entreprise, la perte d’un collègue étant une épreuve pour l’ensemble de l’équipe. 

En outre, le psychologue d’entreprise reste neutre et il est tenu par conséquent au secret professionnel ; il n’y a aucun risque qu’il reporte à la hiérarchie ce qui lui a été confié lors des entretiens.

Quelles aides peut-il apporter lors d’un décès ?

« Dans l’entreprise, les émotions étant souvent relayées au second plan, voire taboues, il est d’autant plus difficile de les exprimer quand on est dans un processus de deuil, constate Boris Charpentier, psychologue et psychothérapeute. Rassurer l’individu sur le fait qu’il s’agit là d’une épreuve par laquelle tout le monde passe me semble fondamental. » C’est à ce moment crucial que le psychologue d’entreprise entre en action : il peut donner au salarié en deuil la « permission » de ressentir sa souffrance, même sur le lieu de travail. C’est un apaisement pour le salarié. Le psychologue favorisera également le soutien aux collègues, ce qui est d’autant plus important que beaucoup de personnes restent interdites face au deuil d’un collègue et ne savent pas trop comment réagir. Enfin, le psychologue d’entreprise peut aussi assurer un rôle de conseil en aidant le salarié endeuillé à remettre le pied à l’étrier et à réaliser ses tâches.

Parallèlement à ce soutien purement psychologique, le psychologue d’entreprise peut essayer d’obtenir un aménagement des horaires ou de la charge de travail, en faisant le lien avec le service des ressources humaines.

Quels sont les droits du salarié en cas de décès ?

Le Code du travail définit le cadre d’obtention de congés spéciaux en cas de deuil, en fonction du lien de parenté : décès d’un enfant (cinq jours), du conjoint, du concubin ou du partenaire lié par un Pacs, du père, de la mère, du beau-père, de la belle-mère, d’un frère ou d’une sœur (trois jours). Certaines conventions collectives étant plus avantageuses pour le salarié, il est important de se renseigner auprès du service du personnel.