Le deuil en entreprise

Le deuil en entreprise

Qu’il soit lié à un accident de travail, un suicide ou à une maladie grave, le décès d’un(e) salarié(e) constitue toujours un choc émotionnel profond qui résonne dans toute l’entreprise. Un traumatisme d’autant plus violent que les esprits qui doivent y faire face n’y sont pas préparés et qui est encore amplifié par la soudaineté ou les circonstances de l’évènement. La pandémie de Covid-19 qui a frappé le monde en 2020 a touché de nombreuses entreprises, en faisant de nombreuses victimes parmi les salariés, mais aussi en modifiant les conditions de travail et en générant des peurs inédites. Le deuil en milieu professionnel demeure avant tout une épreuve personnelle dont les conséquences multiples ne doivent pas être sous-estimées.

Or en matière de deuil, il n’existe malheureusement pas de solution prête-à-l’emploi. Si le processus de deuil répond à des phases-clés désormais bien connues (déni, colère, négociation, tristesse, acceptation), chaque individu aura sa propre façon d’y réagir en fonction de son profil psychologique, de son histoire personnelle, des liens qu’il entretenait avec le défunt…

Les marqueurs du mal-être

Au sein de l’entreprise, la plupart des collaborateurs franchissent ces étapes sans même en avoir conscience. Pour certains, cela s’avèrera bien plus délicat. Face à la souffrance, beaucoup adopteront une stratégie d’évitement, parfois par mimétisme, en se persuadant que le deuil survenu ne les touche pas, ne les ébranle pas. Un réflexe renforcé par le fait qu’en milieu professionnel, il n’est pas d’usage d’exprimer ses émotions et que personne ne souhaite apparaître affaibli ou sensible aux yeux de ses confrères, a fortiori de ses dirigeants. Pour d’autres encore, de véritables blocages pourront apparaître à certains stades du deuil : sentiments de colère ou de tristesse par exemple s’installeront alors durablement. S’il faut se convaincre d’une chose, c’est que le traumatisme de la perte trouve toujours le moyen de s’exprimer, parfois de manière différée, et sous les formes les plus variées : dépression, isolement, démobilisation ou, a contrario, surinvestissement, agressivité, stress, troubles du sommeil ou encore maladie…

Repérer pour mieux aider

Souvent invisibles puisque souvent dissimulés, les signaux de détresse et de souffrance d’un collaborateur peuvent être très difficiles à identifier. L’empathie, la bienveillance, l’attention portée à l’autre sont autant de comportements qui permettront de prévenir les deuils compliqués et d’évaluer dans une certaine mesure l’impact d’un tel événement au sein de l’entreprise. La mise en place d’une cellule de crise ou d’un groupe de parole, l’intervention d’un psychologue peuvent également s’avérer bénéfiques.

Enfin, il est à noter que le législateur n’a pas prévu de dispositif de congés ni de protocole dédié à mettre en place par les entreprises. Il revient donc à chacune d’elles d’adopter les mesures qui lui sembleront les plus pertinentes, pourquoi pas en concertation avec ses salariés, pour accompagner ces derniers au mieux dans cette épreuve.

Deuil
Les devoirs de l’entreprise face au décès d’un collaborateur