Faire son deuil en période de confinement ou de restriction des déplacements

Faire son deuil en période de confinement

La pandémie de Covid-19 et les mesures de restriction des déplacements qu’elle a imposées ont profondément bouleversé les rites funéraires traditionnels et réduit le champ des possibles pour de nombreuses personnes endeuillées. Se recueillir auprès du défunt, dire « au revoir », se rassembler lors d’une cérémonie d’obsèques qu’elle soit civile ou religieuse… autant de rituels restreints drastiquement voire interdits pour de légitimes raisons sanitaires mais qui ne laissent pas indemnes les proches en rompant les passerelles entre les morts et les vivants, en interférant dans l’indispensable processus de deuil.

Vers des deuils compliqués

Face à l’impossibilité de faire son deuil selon un processus habituel, les personnes touchées par le décès d’un proche sont alors exposées à des risques accrus. En cause, une perception abstraite du décès du fait qu’il a été impossible pour les proches d’accompagner la fin de vie de l’être cher et de constater « concrètement » sa mort. C’est tout le cheminement psychique intime qui est ainsi perturbé voire totalement stoppé. Le repli sur soi, les sentiments exacerbés de colère, de frustration, de culpabilité ou de solitude sont alors à craindre et peuvent venir compliquer le processus de cicatrisation que constitue le deuil. Et les effets peuvent alors être particulièrement néfastes pour l’équilibre de vie des individus touchés, tant sur le plan affectif et social que professionnel ou scolaire pour les plus jeunes. C’est ici que des conduites dites « à risque » telles que les addictions ou la tentation du suicide peuvent apparaître.

Dans ce contexte, le risque est également d’être confronté à des deuils à retardement. Il peut ainsi se passer plusieurs mois et bien souvent plusieurs années avant que les souffrances liées à un deuil « non cicatrisé » ressurgissent. Ce mal-être sera d’autant plus difficile à expliquer et à endiguer qu’il interviendra longtemps après l’évènement qui en est la cause.

Des soutiens sont possibles

Ne pas sous-estimer sa souffrance et ses répercussions potentielles, savoir accepter que l’on peut avoir besoin d’aide, faire appel à un psychologue ou se tourner vers l’une des nombreuses associations spécialisées dans l’accompagnement du deuil s’avèrera particulièrement utile. Parmi ces structures, on peut citer les Fédérations Vivre son deuil et JALMALV (Jusqu’À La Mort Accompagner La Vie), Empreintes, Dialogue & Solidarité qui interviennent de longue date auprès d’adultes mais aussi d’enfants et d’adolescents endeuillés. Enfin, les hommages différés, les cérémonies du souvenir, sont également des rendez-vous qui permettront aux proches de libérer une part de leur douleur, de rejoindre le chemin du deuil qu’il est indispensable d’arpenter pour limiter les complications.